Comment en est-on arrivé là ?

 

Avec Windows 7, Microsoft a mis en place un contrôle légal sur votre ordinateur et utilise ce pouvoir pour abuser les utilisateurs d'ordinateurs.


Le 30  janvier 2007, Microsoft lança discrètement Windows Vista à la grande déception aussi bien des utilisateurs, devant affronter des logiciels ou pilotes défectueux et des restrictions sévères, que des développeurs se démenant pour faire fonctionner des logiciels à jour avec le nouveau système.

Deux ans plus tard, Microsoft elle-même admet que Vista fut un échec. Les utilisateurs n'étaient pas prêts à accepter l'énorme bond en arrière proposé par Vista, aussi Microsoft a-t-elle essayé de rectifier le tir avec l'annonce du prochain Windows 7. Celui-ci, comme Win XP en 2001, a des exigences matérielles plus modestes, ce qui le rend idéal pour les netbooks de faible puissance. Toutefois, à la différence de Win XP, Microsoft a délibérément bridé Windows 7, laissant les usagers des netbooks à sa merci pour le contrôle des applications utilisables et le nombre d'applications pouvant être lancées simultanément.

Microsoft s'apprête encore à appliquer ses combines habituelles, seulement cette fois, elle introduit aussi des restrictions artificielles dans le système d'exploitation lui-même. Bien que ce ne soit pas la première fois, c'est la première version de Windows qui peut, d'un coup de baguette magique; supprimer les limitations dès l'achat d'une version plus coûteuse chez Microsoft.

Ce n'est pourtant pas nouveau. En 1996, Microsoft Windows NT avait déclenché une fureur générale. À cette époque, Microsoft vendait deux versions de son système d'exploitation : Windows NT Workstation et Windows NT Server. Cette dernière coûtait environ 800 dollars de plus que la version Workstation du même système d'exploitation.

Alors que Windows NT Server incluait une série d'applications serveur absentes dans la version NT Workstation, Mirosoft soutenait que les systèmes d'exploitation eux-mêmes étaient « deux produits distincts destinés à deux types d'usages très différents ». NT Server, prétendait Microsoft, était taillé sur mesure pour être un serveur Internet, tandis que NT Workstation était tout à fait inadapté. Dans le but de bien marquer cette différence, la version NT Workstation et aussi l'accord de licence limitaient les utilisateurs à un maximum de dix connexions TCP/IP (pour Internet), tandis que la version NT Server demeurait sans limitations.

Beaucoup d'utilisateurs remarquèrent que les deux versions de Windows NT étaient très semblables. En creusant un peu la question, une analyse publiée par O'Reilly et Associés révéla que le noyau, et de fait tous les fichiers binaires de NT Workstation étaient identiques à ceux qui se trouvaient dans NT Server. L'unique différence entre les deux noyaux se trouvait dans l'information destinée à l'installation du système d'exploitation, la version serveur proposait diverses options ou drapeaux pour la marquer soit comme « Workstation » soit comme « Server ». Si la machine était identifiée comme « Workstation » (station de travail), cela désactivait certaines fonctionnalités et limitait le nombre possible de connexions au réseau.

Nous appelons de telles limitations : des anti-fonctions. Une anti-fonction est une fonctionnalité qu'un développeur de technologie fait payer à ses utilisateurs bien qu'ils n'y accèdent pas ( il est plus difficile pour Microsoft de limiter les connexions Internet que de les laisser ouvertes sans restrictions ), or la limitation est une chose qu'aucun utilisateur ne réclamerait.

Malheureusement pour les compagnies et les individus qui promeuvent les anti-fonctions, les utilisateurs ont de plus en plus souvent des alternatives parmi les logiciels libres. Il s'avère que la liberté des logiciels rend, dans la plupart des cas; les anti-fonctions impossibles. La politique rapace de prix du NT par Microsoft est impossible pour le système GNU/Linux : les utilisateurs pouvant le programmer eux-mêmes.

Il en irait de même avec une version de Firefox financée par les publicités : les utilisateurs créeraient et partageraient simplement une version du logiciel sans les anti-fonctions en question.

En définitive, l'absence de telles anti-fonctions constitue une des victoires les plus faciles du logiciel libre. Éviter les anti-fonctions ne coûte rien aux développeurs de logiciels libres. Dans de nombreux cas, ne rien faire est exactement ce que désirent les utilisateurs et c'est précisément ce que les logiciels propriétaires ne leur offriront pas.




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